LES LANGUES RÉGIONALES.Le peuple français a ceci de particulier qu'il aime les psychodrames qui lui permettent d'oublier un instant l'essentiel pour se complaire de l'accessoire. La Charte Européenne des langues régionales signée le 7 Mai 1999 s'est vue opposer un veto du Conseil Constitutionnel et le Président de la République a manifesté au Premier Ministre un refus de procéder à une révision de la constitution. A cette occasion, les commentateurs politiques ont parlé de "balkanisation de la République", de manifestation d'un "jacobinisme suranné" ... Que de grands mots qui bien entendu comme tous les grands mots ne veulent rien dire... La Charte des langues régionales a été adoptée en 1992 par le Conseil de l'Europe, elle reconnaît le droit pour tout citoyen "de pratiquer une langue régionale ou minoritaire dans la vie privée et publique ". La langue comme la religion font partie d'un héritage qui constitue un attribut de la personnalité et à ce titre sont revendiqués comme un élément de l'identité. Il est donc normal que chaque famille, chaque individu cultive cet héritage dans le cadre des libertés individuelles chèrement acquises. Nos langues régionales, qu'il s'agissent de l'alsacien, du basque, du breton, du corse, du flamand ou du provençal ont été bien malmenées dans un passé récent où l'on interdisait aux enfants de parler à l'école la langue qu'ils parlaient à la maison.( et celà par tous les moyens même les chatiments corporels, note du traducteur )
Il n'est pas commode de porter un jugement irréfutable sur ces pratiques qui furent peut-être nécessaires et relevaient sans aucun doute de la volonté d'affermir une unité nationale.
Dans le nord de la France ( mais aussi dans le sud, note du traducteur), des écoles primaires accueillent 75% de petits maghrébins ou africains lesquels pour la plupart ne maîtrisent pas la langue française. La revendication de la langue peut constituer un acte de résistance politique.
Pourtant quoi de plus normal qu'en enfant cultive en famille ses racines. L'unité de la France semble à présent assurée, à l'heure de l'Europe et de l'anglicisation des échanges, les langues régionales n'apparaissent plus comme une menace mais plutôt comme une richesse à préserver. Certains diront qu'il est trop tard, je ne le crois pas, une situation passée pour déplorable qu'elle fut ne dispense pas d'une situation nouvelle conforme aux réalités de ce siècle et de ce nouveau millénaire.
Aux États Unis, on parle toutes les langues et l'anglais n'est qu'une langue véhiculaire. La conclusion nous ramène finalement à cette vieille querelle des juristes constitutionnels, la langue est-elle la carte d'identité d'une nation ? Ce fut incontestablement le cas dans le passé, ce l'est encore dans certaines situation politiques, ce le sera beaucoup moins demain quand la nation sera le creuset d'une intégration volontairement consentie. Mais cette intégration, certains émigrés ne la désirent pas ou la vivent comme une contrainte sans considérer que ce que fut leur propre situation ne sera probablement pas celle de leur descendance. Lassé de voir mettre en cause l'État et l'École, je considère quant à moi que la responsabilité des parents est entière.
Depuis la Loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Vème République a été votée en juillet 2008
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